Le Dispensaire Français et la Société Française de Bienfaisance ont été fondés au XIXe siècle dans la lignée d’une tradition caritative française à Londres.
Les Français ont toujours été nombreux à Londres et plus particulièrement lorsqu’une crise politique ou religieuse en France les poussait à s’exiler.
XVIe siècle au XVIIIe siècle
Dès le 16e siècle, avec l’arrivée des Huguenots, des réseaux d’entraide dans la communauté française se mettent en place pour assister les plus démunis d’entre eux. L’aide est alors dispensée essentiellement par les églises françaises soutenues par les paroissiens les plus aisés mais en 1718, ils fondent aussi un hôpital (« La Providence »), qui existe encore sous la forme d’une maison de retraite pour descendants de Huguenots à Rochester dans le Kent.
XIXe siècle
L’histoire est jalonnée de réfugiés français déferlant à Londres : huguenots, royalistes, républicains, bonapartistes, communards, anarchistes… Au XIXe siècle, ils arrivaient dans un contexte particulièrement difficile car la révolution industrielle a provoqué une grande pauvreté au bas de l’échelle sociale et la plupart d’entre eux vivent alors dans une grande détresse.
Des initiatives privées tentent de combler les manques et dans l’urgence des besoins, le gouvernement britannique intervient à chaque fois et souvent très généreusement.
La Société Française de Bienfaisance est créée en 1842 par le comte d’Orsay, dandy excentrique, coqueluche de la haute société anglaise et néanmoins extrêmement généreux, pour distribuer de l’aide matérielle et financière. Les premiers membres de son comité sont des notables français de l’époque résidant à Londres comme l’ambassadeur de France, le comte Walewski, le docteur de la Bélinaye, médecin descendant de réfugiés français pendant la Révolution française qui s’était établi à Londres, ou encore un membre de la famille Crillon qui avait très bien réussi à Londres dans l’hôtellerie.
En 1867, un hôpital français, plus tard doublé du Dispensaire Français, ouvre ses portes dans Shaftesbury Avenue à Soho, puis à Monmouth Street dans Covent Garden pour offrir un service médical. Cet ensemble possédait aussi une maison de convalescence à Brighton. Le financement est mis en place sous la forme de souscriptions très nombreuses qui proviennent aussi bien du domaine privé que public, français, anglais ou même étranger. Les médecins, anglais et francophones, travaillent bénévolement.
XXe siècle
En 1910, l’hôpital comptait soixante lits, une salle d’opération, deux médecins en résidence et toute une pléiade de médecins spécialistes. En 1879, l’actrice Sarah Bernhardt sera soignée à l’hôpital français souffrant d’épuisement après avoir joué au Gaiety Theatre la première de Phèdre de Racine. Elle rejouera Phèdre au Coliseum Theatre lors d’une soirée de gala au profit de l’hôpital en 1913.
Cent ans plus tard, face à de grosses difficultés financières, l’hôpital est vendu au ministère de la Santé britannique et la maison de convalescence, transformée en maison de retraite, ferme à son tour en 1999. Seul, le Dispensaire continue sa mission auprès des francophones, installé quelques années dans le quartier de Marylebone, il est maintenant établi à Hammersmith depuis 2005.
XXIe siècle
En 2014, la Société Française de Bienfaisance et le Dispensaire Français, par souci d’économie et d’efficacité, ont réuni leur savoir-faire et leurs ressources avec une administration commune.
Il va sans dire que pour toute « UK registered Charity », le patronage par un membre de la famille royale est le plus haut symbole de sa qualité, de son utilité et de son rayonnement.
1867 : création du Dispensaire Français : la reine Victoria en est la première présidente.
1879 : le prince de Galles puis le duc d’Edinbourg lui succéderont.
1910 : le roi George V.
1936 : le roi George VI.
1953 : la reine mère Elizabeth sera la marraine jusqu’à son décès.
2009 : la duchesse de Cornouailles. 2022 : la Duchesse d’Edimbourg. https://www.royal.uk/duchess-edinburgh/